Le traitement non chirurgical d'une atteinte de la coiffe des rotateurs

Le traitement non chirurgical d'une atteinte de la coiffe des rotateurs

 

 

«Mon épaule me fait souffrir...»

Entre 7 et 67% de la population sera touchée par une problématique à l'épaule à un moment ou à un autre de sa vie et ces atteintes peuvent toucher toutes les tranches d'âge (11). De tous ces problèmes, ceux qui concernent les tissus mous périarticulaires (donc autour des articulations), dont la coiffe des rotateurs, sont les plus communs (2, 15, 18). 

 

Mais qu'est-ce que la coiffe des rotateurs?

La coiffe des rotateurs est composée de quatre muscles : le supraépineux, l’infraépineux, le subscapulaire et le petit rond (1). Elle a plusieurs fonctions dont celles de participer à l'élévation et la rotation de l'épaule, puis de stabiliser et de centraliser cette dernière lors des mouvements actifs (1,2,13). L'incidence des déchirures complètes de la coiffe des rotateurs varie entre 5 et 40% et la fréquence augmente avec l'âge (12, 17). Il est à noter qu'une déchirure complète de la coiffe des rotateurs implique une déchirure qui traverse l'épaisseur d'un ou de plusieurs des quatre tendons constituant la coiffe des rotateurs.

 

 

muscles-coiffe-rotateurs_1.jpg

http://www.superhumains.com/epaules-coiffe-rotateurs/

 

Comment cela se produit-il?

Une atteinte de la coiffe des rotateurs peut survenir de différentes façons. Ainsi, certaines ruptures sont des conséquences d'un traumatisme, tels une chute ou un coup direct (10). Aussi, des ruptures pathologiques peuvent survenir à la suite d'une tendinopathie, incluant les tendinites (16). De même, un processus dégénératif lié à l'âge (tel que la diminution de la vascularisation du tendon) peut mener à une atteinte de la coiffe des rotateurs (4, 16, 17).

 

Comment cela se manifeste-t-il?

Une personne qui se présente en clinique avec une déchirure complète de la coiffe des rotateurs pourrait présenter des symptômes tels que de la douleur, une faiblesse musculaire et une diminution de sa fonction (9, 14), surtout concernant les activités demandant une élévation du bras au-dessus de la tête (3). L'intensité de ces symptômes peut grandement varier d'un individu à l’autre, certains présentant un léger inconfort alors que d'autres auront une douleur incapacitante.

 

Et après le diagnostic...que fait-on?

Plusieurs auteurs d'articles scientifiques portant sur la déchirure complète de la coiffe des rotateurs mentionnent qu'un traitement conservateur constitué d'un traitement médical (prise de médication et infiltrations) et d'un bon programme de réadaptation devrait être préconisé en première intention sauf pour les ruptures traumatiques chez les jeunes patients actifs (moins de 50 ans) (5,6,7,8), ces derniers étant généralement de bons candidats à la chirurgie.

 

En quoi consiste un traitement conservateur?

Le traitement conservateur débutera par une évaluation complète par votre physiothérapeute. Ce dernier objectivera les déficiences et limitations découlant de votre problématique à l'épaule. De même, il sera en mesure d'établir des hypothèses concernant la cause de cette atteinte (hygiène posturale, déficit de contrôle moteur, faiblesse musculaire des muscles stabilisateurs, etc.). S'il en vient à conclure à une atteinte de la coiffe des rotateurs, un programme d'exercices et un plan de traitement appropriés seront discutés avec vous afin de rétablir ces déficiences.

 

Il est possible de diviser les interventions en quatre grands domaines, soit la diminution de la douleur et/ou de l’inflammation, les mobilisations, le renforcement et, finalement, les exercices de contrôle moteur et/ou le retour aux activités fonctionnelles.

 

 

N'hésitez pas à consulter un physiothérapeute si vous présentez une problématique à l'épaule!

 

 

 

Références

1. Ainsworth, R. (2006).Physiotherapy rehabilitation in patients with massive, irreparable rotator cuff tears. Musculoskeletal Care, 4, 140-151

 

2. Ainsworth, R. et Lewis, J.S. (2007). Exercise Therapy for the Conservative Management of Full Thickness Tears of the Rotator Cuff: a Systematic Review. British Journal of Sports Medicine, 41, 200-210.

 

3. Baugmarten, KM. (2007). Current Concepts in the Treatment of Full Thickness Rotator Cuff Tears. Journal of The South Dakota State Medical association, 60(8), 303, 305, 307.

 

4. Bruce, J.B.(1979). Aging of the Rotator Cuff. The American Journal of Sports Medicine,7(2), 102-110.

 

5. De Baere, T., Dubuc, J.E., Joris, D. et Delloye, C.(2004). Results of Arthroscopic Acromiolplsty for Chronic Rotator Lesion. Acta Orthopaedica Belgica, 70, 520–524.

 

6. Delbrouck, C., Dauty, M., Huguet, D. et Dubois, C.(2003). Rééducation des ruptures de coiffe de l’épaule opérées : prise en charge en hospitalisation en internat ou en hospitalisation de jour (à propos de 76 observations). Annales de réadaptation et de médecine physique, 46, 207–213.

 

7. Gomoll, A.H., Katz, J.N., Warner, J.J. et Millett, P.J.(2004) Recognition and Management Among Patients with Shoulder. 

 

8. Handelberg, F.W.J. (2001). Treatment Options in Full Thickness Rotator Cuff Tears. Acta Orthopaedica Belgica, 67, 110-115.

 

9. Koubâa, S., Ben Salah, F.Z., Lebib, S., Miri, I., Ghorbel, S. et Dziri, C.(2006). Conservative Management of Fullthickness Rotator Cuff Tears. A Prospective Study of 24 Patients. Annales de réadaptation et de médecine physique, 49(2), 62-67.

 

10. Lewis, S. (2009). Rotator Cuff Tendinopathy: a Model for the Continuum of Pathology and Related Management, British Journal of sports Medicine (nom au long), 44, 918-923.

 

11. Luime, J.J., Koes, B.W., Hendriksen, I.J.M., Burdorf, A., Verhagen, A.P., Miedema, H.S. et Verhaar, J.(2004). Prevalence and incidence of shoulder pain in the general population; a systematic review. Scandinavian Journal of Rheumatology, 33(2), 73-81.

 

12. Mantone, J.K., Burkhead, W.Z. Jr et Noonan, J. Jr.(2000). Nonoperative Treatment of Rotator Cuff Tears. The Orthopedic Clinics of North America, 31, 295–311.

 

13. McCluskey, G.M. et Getz, B.A. (2000). Pathophysiology of Anterior Shoulder Instability. Journal of Athletic Training, 35(3), 268-272.

 

14. Piccoli, A.S. et Hasson, S.M. (2004). Conservative Management of a Large Rotator Cuff Tear to Increase Functional Abilities: A Case Report. Physiotherapy Theory and Practice, 20, 2001–2008.

 

15. Safran, O., Schroeder, J., Bloom, R., Weil, Y. et Milgrom, C.(2011). Natural History of Nonoperatively Treated Symptomatic Rotator Cuff Tears in Patients 60 Years Old or Younger, American Journal of Sports Medicine,39(4), 710-714.

 

16. Seitz, A.L., McClure, P.W., Finucane, S., Boardman, N.D. 3rd et Michener, L.A.(2011). Mechanisms of Rotator Cuff Tendinopathy: Intrinsic, Extrinsic, or Both? Clinical Biomecanics (Bristol, Avon), 26(1), 1-12.

 

17. Tempelhof, S. (1999). Age-Related Prevalence of Rotator Cuff Tears in Asymptomatic Shoulders, Journal of Shoulder and Elbow Surgery, 8(4), 296-299.

 

18. Wirth, M.A., Basamania, C. et Rockwood, C.A. Jr.(1997).Nonoperative Management of Full-Thickness Tears of the Rotator Cuff. The Orthopedic Clinics of North America, 28(1), 59-67.

 

 

 

Retour à la liste des chroniques